Interviews

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Discover the interview with Alexandre Castel

Engineer Mines de Douai, HEC Paris, founder of the “Station Energy” project

An interview conducted on September 5, 2015.

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Discover the interview with Charles-Emmanuel Ballanger

Director France Europe d’Aide et Action

An interview conducted on August 4, 2016

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Discover the interview of Edouard de Broglie

President of Ethik Investment, founder of Dans le Noir?

An interview conducted on August 4, 2016

Aide et action interview

Aide et Action

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Interview of Charles-Emmanuel Ballanger
Director France Europe of Aide et Action.

What is the approach of Aide et Action in this program?

As usual it is a long term approach with the follow-up of investment so they can be profitable to children. The idea developed with Ethik Investment is to create a pilot program that can be duplicated in the whole Africa. We must face this issue with more 200 000 schools to equip in Sub-Saharan Africa. To remedy, Aide et Action enjoys a real savoir-faire built on the field all along those last 35 years.

How this program is different from those piloted by the association?

First of all by its founding, mobilise companies and especially small businesses is a difficult approach made possible by our collaboration with Ethik Investment. Then, the philosophy of of this program is seeing the equipment of schools as a productive global investment. We will draw the profit of our action on the long term, which perfectly match our vision of the development of Africa. Our experiences in various regions in the world and in Africa, allows Aide et Action to federate all the resources to give to this program a strong and reliable dimension.

Edouard de Broglie En

Edouard de Broglie

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Edouard de Broglie
Président of Ethik Investment, founder of Dans le Noir ?

 

Why did you initiate this program?

To deprive children of lights is like making them blind during their studies. To deprive them of computing and a connexion with the world contributes to the dig of the gap between that exists between Africa and most of the other continents. I found it symbolic that a company, whose 50% of its employees are blind, could create a program that aims at electrifying those see in Africa.

What are the guidelines of the program?

Making this program accessible for small businesses or big companies divisions or institutions seemed to be a bright idea to create human bridges between Europe and Africa. Then each sponsor can do whatever it wants with its sponsoring : by going further in the deepening of this link.

Finally, the commitment of Aide et Action in the piloting of the program allows it to benefit from their 35 years of experience in complicated environments in order to guarantee to our sponsors an efficiency and a long lasting quality of their investment.

 

Interview

Interview

Deux PME Françaises socialement innovantes
s’engagent pour contribuer à éclairer l’Afrique

 

Le groupe Ethik Investment qui a notamment développé la chaine des restaurants en Spas « Dans le Noir ? » s’est lancé en 2014 avec la Start Up Station Energy dans un ambitieux programme d’électrification des écoles en Afrique. Interview d’Edouard de Broglie, spécialiste de l’innovation et de la RSE, Président du Groupe Ethik Investment et fondateur des restaurants Dans le Noir ? et d’Alexandre Castel – Ingénieur Mines de Douai, HEC Paris, fondateur du projet « Station Energy ». Interview d’entrepreneurs convaincus que l’innovation et l’utilité sociale peut créer de la valeur.

 

 

 


EdB Kili
Edouard de Broglie – Kilimandjaro 2015



Alexandre Castel – Afrique de l’Ouest 2015

 

 

 

Comment est née cette idée ?

EdB : Comme beaucoup d’idées, d’une rencontre. A l’occasion d’une levée de fonds de Station Energy. Après avoir symboliquement investit dans cette Start up que je jugeais prometteuse, j’ai demandé à Alexandre comment je pouvais l’aider.

AC : Si Station Energy permet aux entreprises et agriculteurs d’accéder à des solutions propres et durables hors des réseaux électriques traditionnels, nous avions beaucoup de mal à trouver des financements pour les équipements collectifs. Les gens ont déjà du mal à s’équiper eux-mêmes, alors les biens communs, cela passe après.

EdB : J’ai donc demandé à Alexandre combien couterait l’équipement d’une école. Il est revenu avec un projet que je trouve révolutionnaire ! 5000 € pour équiper une école accueillant de 100 à 300 enfants.

Comment cela se passe concrètement ?

AC : Nous avons affiné le programme avec le temps. Nous équipons d’abord l’école en panneaux solaires ce qui permet de faire fonctionner l’éclairage nocturne et les ventilateurs la journée. Nous équipons aussi chaque école de prises et d’un ordinateur équipé de logiciels éducatifs apportés par l’association « informatique sans frontière ». Enfin nous équipons toutes les écoles de lampes portables rechargeables que les enfants peuvent emporter à la maison pour étudier et ramener le lendemain à l’école pour les remettre en charge. Les revenus de la location de ces lampes permettent également d’assurer la maintenance.

EdB : L’équipement part des problématiques du terrain. Il n’y a pas plus que nécessaire, mais tout ce qui est nécessaire. Une fois l’équipement créé, le challenge du village devient de l’entretenir, voire de l’améliorer.

Mais quel rapport entre l’activité de « Dans le Noir ? » et ce programme ?

EdB : Je me suis dit immédiatement que ce projet nous permettrait d’intensifier notre impact social. Plutôt que de sponsoriser des activités culturelles ou sportives en Europe.

Nous donnons depuis 10 ans 5 à 10% de nos profits à des œuvres caritatives. Nous avons donc décidé de concentrer la majeure partie de ces ressources sur ce programme. 100% de l’investissement va sur le terrain. Il n’y a pas d’intermédiaire et avec la solution solaire, le village devient autonome. L’entreprise peut évaluer directement l’impact de son aide.

AC : Au départ cela nous a fait sourire Edouard et moi qu’une entreprise dont la moitié du personnel est non-voyant amène la lumière à des voyants. Et puis tout cela a pris du sens. En fait, ne pas avoir de lumière pour étudier, c’est être partiellement aveugle. Cette chaine de solidarité devient exemplaire, voir spectaculaire !

Mais Ethik Investment est une entreprise. Qu’est-ce que cela vous rapporte ?

EdB : Les bénéfices pour l’entreprise sont multiples et inattendus. Il y a un effet mobilisateur. C’est même devenu un outil de RH. Par exemple, un de nos cuisiniers à Paris d’origine Sénégalaise est venu nous voir en demandant si l’on pouvait électrifier son village ! Ce sera fait à la fin de l’année avec une dérivation sur le dispensaire. Cela permet aussi de fédérer nos filiales autour d’un projet commun. Notre filiale Anglaise Dans le Noir Ltd a déjà financé 2 écoles. Notre filiale B to B, Ethik Connection, vient de financer sa première école, … Nos guides non-voyants ne sont pas peu fiers de cette initiative.

AC : Si le programme réussi, les retombées seront énormes, pour « Dans le Noir ? » comme pour les autres sponsors qui rejoignent le programme comme Aggreko qui vient de financer récemment une nouvelle école au Sénégal. Cela permet aussi de promouvoir les solutions proposées par Station Energy. L’électrification d’une école à un effet d’entrainement. Cela pousse les familles à s’équiper en réalisant les multiples bénéfices de ces équipements sur l’éducation, les services, l’information, la santé, …. Ils profitent de nos solutions de financement. L’impact social est démultiplié sur le terrain.

Pensez-vous que cela soit vraiment efficace ?

EdB : Je pense que nous sommes ici au cœur de l’action. Beaucoup de gens parlent beaucoup mais ne font pas grand choses sur le terrain. C’est très bien dire dans les médias qu’il faut électrifier l’Afrique, que c’est un enjeu majeur, etc… Le problème c’est qu’il y a une courbe d’apprentissage. Même si on trouve de l’argent, encore faut-il apprendre l’utiliser intelligemment. Sans en consacrer la majeure partie à des organisations rigides et couteuses.

AC : C’est vrai. Depuis que ce programme est en place nous avons beaucoup appris. Nous avons par exemple identifié certaines résistances dans les villages. L’éducation moderne n’est pas forcément du goût de tout le monde. L’information et la culture sont une plaie pour les intégrismes et ceux qui pensent trouver leur compte dans la misère et le sous-développement.

Vous croyez donc à l’impact de ce programme !

EdB : Là, nous sommes au cœur du problème. C’est ce qui m’enthousiasme dans ce programme. Nous luttons à la racine de l’intégrisme, de la corruption, des problèmes sans fin d’un continent qui a d’abord besoin d’accéder à la connaissance. Lutter contre les intégrismes et l’immigration clandestine en Europe, cela commence par développer le continent Africain. Et le développement cela commence, je crois, par allumer des ampoules dans les écoles !

AC : Bien sûr, je pense qu’il faut être lucide, nous n’en somme qu’à une phase pilote. Il y a des milliers d’écoles à électrifier ! Mais au moins c’est concret.

EdB : Oui, c’est encore modeste. Mais le plus important c’est que nous absorbons la courbe d’apprentissage. Nous espérons avec d’autres partenaires avoir électrifié une cinquantaine d’écoles fin 2017. Il faudra alors se tourner vers ces grands organismes internationaux qui ont peut-être des fonds, mais peu de solutions concrètes et efficaces pour amener la lumière au cœur de la brousse ! Je vois ce programme comme une étincelle.

station energy

Interview réalisée le 5 Septembre 2015 Par : Fabrice Roszczka